L’invitée Gaëlle Gygax-Zosso

« Quand les arbres font grandir les enfants de l’intérieur »

Un merveilleux message pour les générations futures, à préserver plus que jamais…

Jeune femme dynamique et pétillante, mariée et maman d’une enfant de 7 ans, Gaëlle a toujours écrit, et les mots ont pour elle beaucoup de sens et de pouvoir. Nous pourrions même parler de magie.

Pendant 15 ans, elle a insufflé ses idées et sa créativité aux marques pour lesquelles elle a géré communication et relations publiques. Enfant déjà, elle donnait vie à des histoires. En 2013, à la naissance de sa fille, Jade, l’indépendance professionnelle s’impose comme une évidence. L’écriture, aussi, elle crée Bthe1 Communications, son agence de storytelling. En 2019, elle publie son premier livre, une fable écologique.

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Comment procédez-vous lorsque vous devez écrire un texte ou une histoire ?

« Le processus est à chaque fois le même, il faut définir l’univers, les messages, les mots clé, puis il y a les recherches, et cela pose le cadre. Ensuite, comme pour un puzzle, les éléments se mettent naturellement en place, se connectant entre eux pour créer  l’histoire. Les mots doivent procurer des émotions aux personnes qui vont lire le texte ou l’histoire. Et bien sûr le récit doit être authentique, il doit non seulement y avoir de la véracité, mais aussi une résonance dans les paroles qui sont écrites. Pensez aux histoires de famille dont vous vous souvenez, elles vous ont touchés, vous vous y êtes associés et elles sont devenues vos histoires. C’est pour moi, le cœur même d’un récit . »

Mais alors comment tout a commencé ?

« Dans ma plus tendre enfance, étant une enfant unique, mon imagination était très fertile. Je ne m’ennuyais jamais. Je créais même mes propres personnages et ils faisaient partie de ma vie quotidienne. Au lycée, j’adorais la rédaction, les dissertations, la philo. Ensuite, lorsque j’ai étudié le droit, j’ai développé ce sens du pouvoir des mots et de leur responsabilité. Cela m’a entraînée à construire mes histoires sur des faits et à écrire avec une certaine rigueur. Le poids des mots est primordial. Tout au long des différents postes que j’ai occupés, j’ai à chaque fois saisi l’opportunité de continuer à écrire, pour les marques pour lesquelles je travaillais ».

« Lorsque Jade est née, je me suis mise à mon compte. Le storytelling s’est imposé comme une évidence, mon ikigai en quelque sorte. Écrire m’offre une très grande flexibilité, me permet d’exprimer ma créativité et nourrir mon imaginaire. J’ai naturellement débuté par mes milieux de prédilection – horlogerie & joaillerie –, et ensuite, au gré des mandats, j’ai découvert de nouveaux univers, mes territoires d’expression se sont étendus. Quand j’ai commencé à écrire pour les parfums, ou des chefs étoilés, c’est tout un univers multi sensoriel qui s’est développé.  Avec mon premier livre, c’est toute la richesse de ces différents univers pour lesquels je travaille qui ont nourri ma créativité et mon écriture.  Ce livre existe grâce à notre fille, Jade. Son vœu est devenu mon rêve et ce rêve, une réalité. Un jour, alors qu’elle avait trois ans, elle m’a demandé pourquoi je n’écrivais pas aussi pour les enfants. Cela paraissait si évident pour elle, que ça l’est devenu aussi pour moi ».

« J’en ai très peu parlé autour de moi. Et un jour, une de mes amies, Sophie Bertorelli du Château de Vuillerens (près de Morges), m’a fait découvrir un arbre à l’écorce très particulière, qui ressemblait à un personnage. Elle souhaitait faire de ce bois un lieu pour les enfants et avait besoin que je lui écrive des textes accompagnant cette visite. Ce qui m’a tout de suite frappée, c’est que ce lieu et ces arbres avaient été préservés pendant toutes ces années, un lieu magique, un point d’eau, un épicéa… ». J’ai donc axé mon discours à l’égard des enfants dans le sens de la protection de la Nature et de la préservation de l’environnement. En souriant, Sophie m’a dit que je venais de trouver le thème de mon livre ».

Comment vous vous y êtes prise pour relever ce challenge  ?

« J’ai commencé à écrire les présentations des différents arbres de cette forêt en leur donnant des noms, effectué des recherches sur chaque essence, le lézard, puis étudié comment la Nature, les arbres, les animaux interagissaient».

Sa plume commence un conte magique autour de tout cet univers et son imaginaire se met en marche laissant entrevoir et combler petit à petit les pièces du puzzle. D’autres éléments viennent ensuite s’ajouter à son histoire, qui devient un livre, composé de deux tomes.

« En fait, cet univers s’est ensuite rempli d’odeurs, de parfums, de lumières et d’images. Un univers destiné à faire rêver les enfants, tout comme les adultes. Une fable écologique où la magie de l’histoire s’explique de manière scientifique à travers des questions-réponses. Pour rendre la forêt invisible, j’ai pensé aux nuages de pollen libérés par le vent et que l’on voit animer le ciel au printemps. En extrapolant et en forçant le trait, cette magie naturelle vient protéger la forêt ».

Quelle a été votre inspiration pour trouver le titre de votre livre ?

« Le Lézard est avec les arbres, le personnage principal du livre, en sauvant la forêt d’un danger imminent, il devient leur ami et pour le remercier les arbres le couronnent Roi de la Forêt, dès lors le nom s’imposait comme une évidence et il porte le même nom que le lieu qui l’a inspiré. Ensuite pour les deux sous-titres des tomes : Le Nuage d’or : en référence au nuage de pollen doré et pour le Cercle des Fées, j’aime son double sens, à la fois une référence aux fées et à leur magie, et également le sens premier : le mycélium annulaire, à savoir un cercle créé par les champignons ».

Créer un livre n’est pas une mince affaire, comment avez-vous fait pour les illustrations ?

« Une fois les relectures effectuées, j’ai cherché une personne pour dessiner les illustrations de mon livre. J’ai découvert le travail de Caroline Aellen, très en lien avec la Nature. Une belle rencontre, une belle surprise… J’ai composé des moodboards, sélectionné des images, défini des mots clés pour chaque illustration, et Caroline a réalisé des dessins à l’image de ce que je voulais exprimer. Pour moi, il était très important que le texte et les illustrations racontent la même histoire ».

Quel est votre leitmotiv ?

« Rêver grand et donner vie à ses rêves. Je pense que le jour où on a plus de rêve, c’est qu’on est mort. Bien sûr, il ne faut pas croire qu’il faut juste avoir des rêves, si vous voulez que votre rêve se réalise, il va falloir y mettre du vôtre, beaucoup de passion, d’énergie et de détermination. Si vous restez assis là à le regarder, il restera simplement un rêve ».

Et sur votre liste de rêves, quels sont ceux en lien avec l’écriture ?

J’ai déjà écrit un autre livre pour les enfants sur le thème du voyage, et l’idée est de le publier et ensuite d’en faire une collection.

J’aimerais beaucoup écrire une biographie, j’aime parler des gens, découvrir ce qu’ils sont vraiment au-delà de l’image ou du cadre dans lesquels le public et les médias les ont parfois « enfermés ». C’est un travail introspectif que je réalise déjà quand j’écris des portraits d’artistes, d’athlètes, ou de dirigeants.

Et comme j’adore chanter et que j’adore écrire, j’aimerais un jour pouvoir donner vie aux paroles d’une chanson.

Ma liste de rêves est sans fin, quant aux mots, ils sont illimités et leur domaine d’expression aussi!

Un dernier mot ?

« Il faut sortir de sa zone de confort. Pour moi, sortir de ma zone de confort a été clairement de devoir parler de moi. C’est plus facile de parler des autres, que de parler de soi-même. D’ailleurs, quand il s’est agi d’écrire mon portrait, j’ai trouvé cet exercice très difficile et sensible, car pesant chaque mot, je ne voulais ni paraître imbue de moi, ni être trop modeste, le juste milieu est un équilibre subtil à trouver, surtout quand on parle de soi. Heureusement, Renata Libal a écrit ce portrait pour moi, elle est l’une des premières journalistes qui a croisé mon chemin au début de ma carrière professionnelle, j’aime son écriture et sa personnalité, elle m’inspire. »

« Qui dit livre, dit promotion, visibilité, ce projet m’a donc permis de faire le pas et de franchir une étape que je n’aurais peut-être jamais franchie. Celle de rejoindre les réseaux sociaux, de passer de l’autre côté du miroir, répondre à des interviews, passer à la télévision, à la radio. Cette étape m’a permis de me connaître d’avantage ».

Que souhaitez-vous dire de la situation particulière que nous vivons depuis 6 mois ?

« Je vois toujours le positif dans chaque situation ‘’un mal pour un bien’’ comme on dit. Cette situation est comme un souffle d’air pour la Nature et a renforcé pour moi des réflexes déjà ancrés, comme consommer plus local, moins et mieux, soutenir les savoir-faire régionaux. Je pense que la situation que nous vivons actuellement va laisser une empreinte positive tout en opérant des changements majeurs dans nos vies. L’être humain sait s’adapter, il est résilient. Je suis l’actualité avec une certaine distance. Sans les ignorer totalement, j’évite de lire ou d’écouter les ‘’mauvaises nouvelles’’. Ces moments-là nous rappellent aussi que la plus grande richesse est notre santé et celle de nos proches. Alors, prenez soin de vous et de celles et ceux que vous aimez ! ».

Merci Gaëlle pour ce beau moment de partage

Site : www.bthe1.ch

Instagram : https://www.instagram.com/be_the_one_through_my_words/

« J’aime la vie, la Nature, la communication, les rencontres,
les histoires et j’ai des rêves…
L’écriture fait partie de moi. Depuis plusieurs années
j’ai fait de ma passion, le storytelling, mon métier.
Sur ma liste de rêves, écrie un livre pour enfants.
Ce rêve est devenu réalité grâce aux deux premiers tomes
du Royaume du Roi Lézard.
Les mots ont puisé leur sens profond à même les arbres.
Je souhaite que ces mots puissent toucher le coeur et
l’esprit des enfants, les faire grandir de l’intérieur,
les sensibiliser à la Nature.
Un livre que je plante comme un arbre, en souhaitant qu’il soit
l’ami de nos enfants encore longtemps.
Car finalement, nous sommes tous les branches d’un même arbre ».

Gaëlle



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